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signe Jacques Millet - Kalkstein
Le processus artistique:
une relation intime

Une question m’est souvent posée:

« Avez-vous un projet clair avant de commencer vos réalisations, l’idée préexiste-t-elle avant la mise à l’ouvrage ? »

Ma réponse est non. Il m’arrive d’avoir une thématique, une idée directrice, mais je ne m’impose pas de plan car je me laisse la liberté nécessaire à l’expression de ma créativité.

Je privilège la rencontre aventureuse avec la pierre et le bois, parce que l’approche intuitive me permet de mieux « écouter » dans l’instant,  avec mes sens.
J’aime me mettre en mouvement avec la matière dans la conscience du moment présent, en une sorte d’accompagnement mutuel. Parfois c’est l’artiste qui guide, parfois c’est la forme qui se révèle d’elle-même.

Cela demande une humilité de chaque instant, une grande écoute de soi et du matériau. L’artiste développe une grande sensibilité et une maitrise technique pour une juste adaptation de ses outils.

La sculpture est un art concret, authentique, nous ne sommes pas dans l’éphémère mais dans une création de proximité, pleine de vie qui occupe l’espace et exprime du sens.

La joie présente au cours du processus de formation se retrouve là, prête à s’offrir à chaque regard posé sur l’œuvre.

Suivant l’espace dans lequel une sculpture se propose au regard, le vécu de l’observateur restera l’impression d’une rencontre unique.

Cette rencontre avec l’œuvre d’art est exigeante, elle demande un acte de volonté perceptif.

Jacques Millet

Réflexions de l’artiste

Les sculptures issues de la matière transformée s’entourent d’une atmosphère particulière, seraient-elles du temps qui s’arrête devenu palpable ?

Une question survient : Est-ce la transformation de la matière qui crée cet l’atmosphère ou la particularité de cet atmosphère qui donne sa couleur à la transformation ?

Ce processus est un temps vécu, une expérience de l’espace.

A voir l’occupation de l’espace d’une œuvre, on oublie aisément l’étape précédente vécue dans l’atelier : le doute qui hante chaque création, cette marche trébuchante avec la question : est-ce que j’ai réussi à rendre visible ce que je pressentais ?

L’atelier a son propre rythme, un stock de bois pour un travail en plein vent, des croquis souvent inscrits à même la matière qui peuvent attendre des mois…

Après le temps de gestation, le geste créatif permet l’apparition….

 

Jacques Millet